Le parc national Auyuittuq : Un monde de glaciers et de fjords

camping au parc national auyuittuq
Copyright : Christophe Roudet
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S’il est difficile de retenir le nom de ce parc (et encore plus de le prononcer !), il évoque instantanément les tribus aborigènes qui peuplent le Canada depuis des millénaires, et pour cause : il signifie « la terre qui ne fond jamais » dans la langue des Inuits. Terres de glace, vallées de toundra, pics granitiques… On embarque pour le parc national Auyuittuq, au cœur du territoire du Nunavut !

Parc national Auyuittuq : Un monde de glaciers et de fjordsQuelques données

– La réserve Auyuittuq a été créée en 1976 et a obtenu l’appellation parc national en 2000.
– Le parc est situé dans la partie est du Nunavut, sur l’île de Baffin. Le Nunavut, territoire le plus récent du Canada, a été fondé en 1999 et sa population est composée à 85% d’Inuits. Dans leur langue, l’Inuktitut, Nunavut signifie d’ailleurs « notre terre ».
– Le parc s’étend sur près de 20 000 km2 qui sont englobés par l’archipel arctique canadien, ce qui explique les nombreux glaciers et fjords qui composent ses paysages et le nom, parfaitement adéquat, que lui ont donné les Inuits.
– La région fait partie du bouclier canadien, secteur géographique qui se caractérise par une surface rocheuse et de nombreux sillons qui, après la fonte des glaces il y a 10 000 ans, ont donné naissance à une multitude de fleuves et de rivières.
– La visite du parc Auyuittuq est gratuite en 2017 avec la carte Découverte, comme celle de tous les parcs nationaux du Canada.

Quand et comment s’y rendre ?

En Arctique, plus encore que partout ailleurs au Canada, c’est la nature qui fait la loi. Si le parc est ouvert toute l’année, il faut se renseigner sur le climat en temps réel pour ne pas avoir de mauvaise surprise à l’arrivée. Les autorités du parc recommandent d’ailleurs de prévoir un itinéraire souple et de ne pas venir si vous avez un emploi du temps serré. Il faut s’adapter aux caprices de l’arctique (tempêtes, froid, fonte des fjords…) qui viendront peut-être retarder votre programme.

Des vols directs depuis Montréal, Ottawa et Yellowknife arrivent à l’aéroport d’Iqaluit, la capitale du Nunavut. Une fois sur place, vous devrez prendre un second vol jusqu’à l’une des deux communautés arctiques qui bordent le parc, à savoir Pangnirtung (à 28 km au sud du parc) ou Qikiqtarjuaq (à 34 km au nord), qui ne sont pas reliées par la route. De ces deux villes, vous accèderez ensuite au parc par les fjords. En été, lorsque la glace a fondu, l’accès se fait en bateau ; en hiver, lorsque les fjords sont gelés, on se rend au parc par les voies terrestres – en ski, en chiens de traîneau ou en motoneige.

Copyright : Christophe Roudet

Entre ces deux saisons, au moment où la glace se fractionne avec l’arrivée des beaux jours (période appelée la « débâcle »), le parc devient inaccessible. Le phénomène se produit légèrement en décalé, tout d’abord à Pangnirtung puis à Qikiqtarjuaq (à cause de sa situation plus au nord), l’accès peut donc être possible à l’un et non à l’autre pendant un certain temps. Pendant la saison de la débâcle, il est tout de même possible de parcourir les 30 km qui séparent Pangnirtung du parc lors d’une randonnée à pied.

La sécurité dans le Parc national Auyuittuq

A Pangnirtung et Qikiqtarjuaq se trouvent les bureaux du parc, où vous devrez obligatoirement vous enregistrer à votre arrivée et où l’on vous briefera sur les règles à suivre. Vous participerez également à une séance d’orientation pour vous aider à vous repérer au sein d’Auyuittuq. Une fois dans le parc, des expéditions guidées sont disponibles sur une journée.

Les voyageurs qui prévoient de visiter le parc par eux-mêmes et qui souhaitent s’adonner à des activités comme l’escalade ou la randonnée doivent être auto-suffisants car, en cas de problème, l’aide met un certain temps à parvenir dans les zones les plus reculées. La présence d’ours polaires est également un facteur à prendre en compte, et il est primordial de se renseigner sur les zones à éviter et les comportements à adopter. Après votre visite, vous devrez de nouveau vous enregistrer et indiquer votre sortie – sans quoi un dispositif de recherche sera mis en place. Toutes les infos à connaître sont disponibles sur le site internet de Parcs Canada. Le site de Nunavut Tourism vous donnera également de nombreuses informations utiles sur le parc.

parc national auyuittuq
Copyright : Rick Derevan

Un peu d’histoire

L’île de Baffin, sur laquelle est logé le parc national Auyuittuq, est habitée depuis plus de 4000 ans. Des vestiges retrouvés lors de fouilles archéologiques témoignent de la présence d’Esquimaux dès 2000 avant J.C. Ces peuples esquimaux ont été appelés « Dorsets » car la première preuve de leur existence a été découverte sur le Cap Dorset, à l’ouest de l’île.

Les descendants des Inuits qui peuplent aujourd’hui le Nunavut sont arrivés sur l’île de Baffin au 12ème siècle, en provenance de l’Alaska. Ils ont chassé les peuples déjà présents et se sont établis dans toute la région arctique du Canada.  Des Vikings, probablement originaires du Groenland et d’Islande, auraient visité l’île dès le 11ème. Il aura cependant fallu attendre 1576 pour que les Anglais débarquent à leur tour au large de l’île, lors d’une expédition menée par Martin Frobisher.

De nombreux voyages suivirent, dont celui de William Baffin qui, en 1616, parcourut la partie est de l’île où se trouve aujourd’hui le parc Auyuittuq.  Ce n’est que dans les années 1820 que l’île fut explorée dans son intégralité, jusqu’à son extrémité nord alors difficilement accessible. A Kivotoo, village inuit abandonné situé tout à l’est du parc Auyuittuq, furent découverts des tombes de marins et des vestiges prouvant que la chasse à la baleine était déjà pratiquée dans les année 1850. Aujourd’hui, l’île de Baffin est encore essentiellement habitée par les Inuits, à l’image du territoire du Nunavut.

A voir, à faire

Faune et flore

Le Parc national Auyuittuq plaira surtout à ceux qui n’ont pas peur des paysages désertiques et, parfois, brûlés par le froid ! La végétation y est assez clairsemée, puisqu’elle ne recouvre que 15% du territoire, mais certaines plantes et fleurs parviennent à pousser pendant l’été arctique, de fin juillet à septembre. Au-delà des 500 mètres d’altitude, la végétation devient inexistante.

Les mammifères terrestres sont également plutôt rares dans le Parc national Auyuittuq . Vous rencontrerez peut-être le caribou de la toundra, le phoque, le renard arctique, le lièvre arctique ou le béluga. L’ours polaire y est également présent, en particulier le long de la côte de Qikiqtarjuaq (c’est pourquoi il n’est pas recommandé de randonner ou skier au départ de la ville pour atteindre le parc) ou vers les fiords au nord de Pangnirtung. Attention, la présence de ce carnivore n’est pas à prendre à la légère et il est absolument déconseillé de partir à sa recherche !

Activités

Pendant la belle saison, la randonnée est largement pratiquée dans le Parc national Auyuittuq : Un monde de glaciers et de fjords. Le sentier du col Akshayuk, qui constituait le corridor de déplacement traditionnel des Inuits, est la randonnée la plus populaire. Son niveau de difficulté est modéré. Entre cours d’eau naturels, fjords et pics, les paysages qui s’offrent au randonneur sont à couper le souffle. Pour parcourir le sentier complet, soit 97 km entre le fjord de Pangnirtung jusqu’au mont Overlord, il faut compter 8 jours de marche. De nombreux visiteurs ne font cependant qu’une partie de la randonnée et reviennent sur leurs pas au bout de quelques jours. Il faut camper sur place. Il est également possible de skier le long du col Akshayuk et sur la calotte glaciaire de Penny, qui s’étend sur 6000 km2 .

Le Parc national Auyuittuq : Un monde de glaciers et de fjords étant en grande partie enseveli par la glace en toute saison, à l’exception du col Akshayuk, les excursions sur glacier sont également populaires. Crevasses et cascades n’étant pas rares, il est impératif de maîtriser les techniques sur terrain glaciaire et/ou d’être accompagné d’un guide. Il en va de même pour la pratique de l’escalade au sein du parc. Les férues d’alpinisme pourront entreprendre l’ascension du mont Thor (1675 m) ou du mont Asgard (2015 m) après avoir obtenu les permis nécessaires auprès des autorités du parc. Enfin, diverses activités encadrées, telles que les excursions en motoneige ou en chiens de traîneau, sont également disponibles au sein du parc.

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