Portrait d’EIC : L’expérience canadienne de Jean, pâtissier boulanger

jean patissier
Jean, pâtissier
Assurances PVT Canada

Après cinq ans d’apprentissage en pâtisserie boulangerie et quatre diplômes au total, Jean, passionné par l’univers des douceurs sucrées, commence par travailler dans une boulangerie avant d’intégrer l’équipe d’un Chef étoilé en Provence.Découvrez le parcours de Jean Pâtissier Boulanger

En 2016, il fait une demande de PVT dans le cadre du programme EIC et l’obtient en février 2017. Il arrive à Montréal en mai.

Expérience Canada dans le cadre du programme EIC

Pourquoi le Canada ?

J’avais vraiment envie d’une expérience professionnelle à l’étranger et le Québec me paraissait plus accessible en terme de langue. Le Canada représentait également pour moi une sorte de rêve américain en version plus froide et je préfère justement le froid aux grosses chaleurs.

J’ai aussi entendu et lu pas mal de témoignages faisant l’éloge de l’ambiance et des opportunités professionnelles que ce pays pouvait offrir. Le monde des métiers de bouche (pâtissier, boulanger, boucher, etc.) est particulier et j’avais envie de voir une autre mentalité, une autre façon de l’aborder. J’ai donc postulé au programme EIC.

Une fois sur place…

Je connaissais déjà pas mal de monde. En arrivant à Montréal, j’ai été hébergé dans la colocation d’une amie chez qui j’étais venu en vacances avant. Je voulais prendre mon temps pour trouver un appartement et un travail. J’ai commencé par m’occuper des différentes démarches administratives. J’ai visité Montréal, mais aussi Québec, Toronto et les chutes du Niagara. J’avais un peu d’argent de côté donc je voulais me faire plaisir et m’acclimater.

Montréal est très dynamique, ça m’a beaucoup changé au début puisque je viens d’une petite ville comme Bergerac qui est complètement différente. Au départ, je n’étais pas très fan, je trouvais que c’était trop d’un coup et la tranquillité me manquait. Puis au bout de 2 mois, j’ai commencé à vraiment apprécier. C’est notamment le côté pratique de la ville qui m’a fait changer d’avis. Ici on a accès à tout, tout le temps, il y a plein de petits commerces et chaque quartier a un charme bien particulier. J’aime aussi entendre parler anglais à tous les coins de rue.

Au bout d’un mois et demi l’envie de travailler m’a rattrapé. J’ai donc commencé à chercher un job et une colocation. J’ai fait beaucoup de visites pas terribles, j’ai pris mon temps et j’ai suivi les conseils de mes amis concernant les quartiers, etc. Finalement, au bout d’une semaine, je me suis installé dans une colocation de 7 personnes avec qui le feeling était particulièrement bien passé. Cela m’a fait un peu peur au début par rapport au nombre mais je me suis lancé et je ne regrette pas puisque j’y suis encore aujourd’hui !

J’ai cherché du travail de pâtissier boulanger en même temps et les choses se sont rapidement enchaînées. J’ai décroché un entretien en moins de 12h chez Arhoma, une pâtisserie, boulangerie et épicerie fine. Après notre entrevue, la Chef m’a proposé de faire un essai deux jours plus tard. J’y suis donc allé et, au bout de 3h, elle est venue me voir pour me dire que j’avais le poste et pour me proposer un salaire supérieur à ce qui était convenu ! C’est vraiment motivant de voir qu’on reconnaît un savoir-faire et qu’on l’encourage, c’est une chose pour laquelle je devais me battre en France.

tarte arhoma

À partir de là, je me suis installé dans une petite routine. En été, je travaillais de 5h du matin environ jusqu’à 13/14h. En hiver, je fais plutôt du 6h à 14/14h30. Ma chef m’a arrangé les horaires afin que je puisse prendre le premier métro le matin. Le reste de la journée, je vais souvent au cinéma car j’aime beaucoup ça. Je me suis rapidement fait un réseau d’amis avec qui je sors beaucoup, bien plus qu’en France.

Je travaille du vendredi au mardi, c’est en décalé par rapport à mes colocataires mais c’est un rythme de vie qui me plait, j’ai du temps pour moi et je peux bouger hors de Montréal quand l’envie m’en prend. J’ai l’avantage d’avoir pas mal de temps libre et surtout, c’est la première fois depuis 2010 que j’ai deux jours de congé entiers !

Peux-tu nous décrire une journée type de Pâtissier Boulanger ?

J’arrive souvent le premier. Je cuis les viennoiseries, je fais l’inventaire des pâtisseries qui restent, puis je commence la production de la journée avec, en premier, ce que j’appelle les goûters (cookies, cannelés, muffins, etc.).

Après cela, je passe à la préparation des entremets de commande et pour le magasin (tartes, gâteaux divers, etc.) puis je fais l’avance pour le reste de la semaine afin de combler ce qui nous manque en stock.

Ensuite, je m’occupe de plaquer les viennoiseries pour le lendemain (chocolatines, croissants, etc.), comme ça les boulangers peuvent les sortir dans la nuit pour qu’elles poussent.

Pour finir, je fais mon ménage, mes relevés de température et je rentre chez moi.

Ton travail de pâtissier boulanger au Canada par rapport à la France ?

Les méthodes sont différentes et j’ai eu du mal au début ; j’ai failli changer de job car l’ambiance ne me convenait pas. J’ai besoin d’une certaine dynamique, de convivialité et là tout le monde travaillait dans le silence, cela manquait de légèreté. Je suis allé voir la Chef pour savoir si c’était normal, elle m’a répondu que oui et j’ai répliqué que cela ne me convenait pas. Le lendemain, j’y suis retourné, j’ai décidé de détendre l’atmosphère en faisant des blagues, en parlant à tout le monde et petit à petit les choses se sont débloquées donc je suis resté.

Une chose particulièrement appréciable ; la Chef m’a rapidement demandé ce que je voulais faire et m’a laissé apporter mes idées. C’est très gratifiant de pouvoir m’exprimer, de créer des associations de goûts, de couleurs, j’adore ça !

Pour ce Noël, j’ai travaillé avec elle et une de mes collègues pour faire des essais, trouver des idées de décors, de textures, de parfums. J’aime développer de nouveaux gâteaux, c’est ma partie favorite dans ce métier, partir de rien pour arriver à un résultat qui donne envie aux gens.

gateau arhoma

La suite de ton Expérience Internationale Canada ?

J’en ai encore pour un an et demi en PVT. J’aimerais faire un an ici puis travailler dans d’autres établissements mais je ne sais pas encore pour l’instant. J’aimerais par exemple rester Québec pendant deux ans, faire ma demande de RP puis essayer une province anglophone.

L’idéal pour moi serait déjà de passer Chef, au moins pour me tester et voir jusqu’où je peux aller. Puis, d’ici quelques années, ouvrir ma propre boutique ou mon salon de thé, et je me vois plutôt le faire au Canada. Contrairement à la France, ici la pâtisserie est encore en développement donc il y a plus de possibilités de se démarquer, d’apporter de la nouveauté aux gens, notamment dans certaines régions où cela ne se fait pas encore beaucoup.

Actuellement je me sens bien dans ma coloc et dans mon travail. Je me sens chez moi grâce à ma routine, à mon réseau. J’ai mon petit cocon de confort.

Quant à l’expérience PVT, je dirais que même si c’est parfois laborieux à obtenir, c’est à tenter car elle offre beaucoup d’opportunités. En revanche, il y a beaucoup de français à Montréal donc ceux qui ont envie d’être dépaysés feraient mieux d’essayer une autre ville ! J’y suis venu par défaut et parce que je connaissais du monde mais sinon j’aurais choisi un autre endroit, voire directement sur la côte ouest du côté anglophone.

 

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1 commentaire

  1. J’aimerai bien avoir le contact de ce monsieur car son histoire ma impressionnée ou son e.mail

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